Comment développer votre influence personnelle
Les pages de l’histoire sont remplies d’exemples de l’influence dominatrice de certains hommes, qu’il s’agisse d’Alexandre, qui, parti d’une situation inférieure, s’éleva au sommet de la puissance, de Louis XI, de Sully, de Richelieu, d’Olivier Cromwell, de Colbert, de Washington, de Napoléon 1er, de Bismarck, de Churchill, d’Adenauer, du Général de Gaulle et de combien d’autres.
La volonté est incontestablement la principale faculté qui oriente la destinée humaine. Elle est indispensable dans votre édification psychologique, morale et même physique et elle est la clef de votre succès.
Tous ces grands hommes étaient pourvus d’une forte volonté, innée ou acquise, qui leur a permis de dominer les autres hommes, et, par voie de conséquence, de diriger dans une certaine mesure les événements.
De même, mais dans un autre mode d’activité humaine, les Newton, les Laplace, les Boucher de Perthes, les Pasteur, les Charles Richet, les Einstein, qui, par leur travail obstiné, ont mis à jour certains secrets de la nature et qui, pour imposer leurs conceptions, ont généralement dû combattre les opinions régnantes et adverses du moment, étaient des hommes volontaires et souvent courageux.
Enfin, il n’est pas jusqu’à la pensée philosophique qui ne s’oriente vers l’action créatrice. Les jeunes générations surtout, puisant à même l’intuitionnisme bergsonien et le pragmatisme américain de William James, préfèrent nettement, aux données de la raison pure, celles de la raison pratique.
Effectivement, les organismes sont faits pour agir, c’est-à-dire pour déployer et pour manifester les forces qu’ils recèlent et l’on peut admettre que nos perceptions et nos pensées n’existent qu’en vue de l’action.
William James fait d’ailleurs remarquer dans Volonté de croire que l’intelligence est entièrement édifiée sur des intérêts pratiques. « La connaissance, dit-il, est incomplète tant qu’elle n’a pas abouti à un acte. L’activité a pour seul but d’éclairer la conscience cognitive par ses résultats. Sensations et émotions sont des modes troubles et confus de ce qui, clarifié, s’appelle conscience intelligente. »
Bien sûr, lorsque nous disons que la volonté est la clef enchantée qui vous ouvre la voie de la réussite ainsi que celle de la sagesse et du bonheur et qui contribue à vous assurer la santé, nous ne prétendons pas qu’elle soit la seule qualification dont vous ayez besoin pour obtenir ces biens précieux, mais nous voulons dire que, sans la volonté, votre intelligence, votre savoir-faire, les connaissances que vous avez acquises, les occasions qui vous sont offertes, votre résistance physique naturelle, sont beaucoup moins efficaces.
Vous devez donc cultiver votre volonté.
L’occasion de la développer se présentera à tout instant en exécutant chaque jour, ponctuellement et convenablement, ce que vous avez à faire, en vous efforçant de lutter contre vos mauvais penchants, vos mauvaises habitudes, contre votre paresse, et, en général, contre vos défauts.
Et ainsi vous créerez en vous de bonnes et de saines habitudes qui, dans la conduite de la vie, sont beaucoup plus précieuses que les maximes. Ce sont, en effet, des maximes vivantes devenues chair et instinct. Modifier et réformer les principes qui dirigent votre comportement est certainement utile et même indispensable, mais c’est tout simplement vous aidera à changer votre mode de vie. En revanche, prendre de nouvelles habitudes, c’est atteindre la vie dans sa substance.
Vous cultiverez aussi votre volonté en subissant de bon gré les souffrances inévitables telles que certaines douleurs physiques, contre lesquelles la science est impuissante, et les peines morales provoquées, en particulier, par la perte d’êtres chers.
En ce qui concerne ces dernières épreuves, ne vous révoltez pas contre la destinée, car les plaintes et les gémissements n’évitent pas l’inévitable et ne réparent pas l’irréparable.
Sans doute, vous devez pleurer vos parents et vos amis disparus parce que vous les aimez et parce que vous les regrettez, mais il est vain et il serait déraisonnable de vous rebeller contre les lois inéluctables de la nature.
Vos peines, vos afflictions ne sont pas toujours, bien entendu, l’oeuvre de la nature; elles sont souvent aussi celles des hommes. C’est le fait par exemple de l’industriel ruiné par la concurrence et de l’élève puni par son maître.
Ici, l’homme ruiné ne s’irritera pas inutilement contre ses concurrents, mais, s’il a suffisamment de volonté, il se préparera à de nouvelles luttes après avoir analysé froidement les causes de ses échecs ou de sa faillite, et, de son côté, l’élève puni recherchera s’il ne doit pas surtout se plaindre de lui-même.
Mais, pour obtenir cette supériorité volontaire et cette sérénité, un entraînement préalable est indispensable. Il consiste essentiellement, et c’est là l’objet principal de notre livre, à vous rendre maître de vos muscles, de vos gestes et de vos pensées.
Et aussi à cultiver et à développer vos forces corporelles grâce à une alimentation correcte, à une éducation physique bien dirigée, à des exercices respiratoires appropriés, à l’action de l’air, de l’eau et du soleil. Il est nécessaire, en effet, que votre être matériel évolue en même temps que votre être psychique si vous voulez obtenir des résultats solides et définitifs dans le domaine de la pensée, de la volonté et de l’action.
Robert Tocquet: Comment développer votre influence personnelle